Pendant la grossesse, on préfère toujours imaginer le scénario au cours duquel tout se déroulera sans problème. Cependant, en matière d’accouchement, tout peut arriver ! Il est donc essentiel de se préparer aux éventualités possibles et donc d’envisager aussi la césarienne.
Alors pour commencer : c’est quoi la césarienne ?
- La césarienne est un acte chirurgical qui permet l’accouchement par incision de l’abdomen et de l’utérus dans le cas où les conditions pour une naissance par voie naturelle ne sont pas favorables.
- C’est une intervention médicale réalisée sous anesthésie locale ou générale (à savoir : vous pouvez avoir les mains attachées pendant la césarienne car les produits anesthésiants provoquent des tremblements incontrôlés). Elle nécessite des soins infirmiers en post-opératoire. Les conséquences d’une césarienne pour la mère et pour l’enfant ne sont donc pas anodines !
- En France, elle concerne environ 1 femme sur 5 qui donne naissance à son premier enfant. Dans 50% des cas, elle est programmée (c’est-à-dire planifiée à l’avance, avant le déclenchement naturel du travail). Dans les autres cas, elle est pratiquée en urgence ou pendant le travail après une tentative infructueuse d’accouchement par voie basse.
- Il existe 3 codes de référencement des césariennes : code vert = non urgente (souvent programmée), code orange = urgente, code rouge = très urgente. En cas de code rouge, l’équipe doit agir très vite et n’aura probablement même pas le temps de répondre aux questions des parents. D’où l’importance de s’y préparer en amont !
Et comment s’y préparer ?
Je vous livre ici quelques astuces qui vous permettrons de vous préparer au mieux à une césarienne, de déconstruire certains clichés mais aussi de penser à des petits ajustements qui permettront d’adoucir et de poétiser ce moment.
La préparation amont (surtout en cas de césarienne programmée)
📌 Listez toutes vos questions et posez-les avant le jour J à votre gynéco !
Par exemple :
- Comment se déroule la césarienne ? Quelle est la méthode utilisée ?
- Est-ce que mes abdominaux seront coupés en deux ou juste écartés ?
- Où sera placée l’incision ? Combien mesurera t-elle ?
- Quelle méthode est utilisée pour fermer l’incision (agrafes, fil résorbable, strips…) ?
- Le futur papa peut-il être présent ?
- Est-ce que je peux faire du peau à peau tout de suite avec bébé et/ou la tétée de bienvenue ?
- A quel moment la douleur va-t-elle se faire sentir ?
- A quoi va ressembler la cicatrice ?
- Quels soins la cicatrice va-t-elle nécessiter ?
- Au bout de combien de temps peut-on se mettre debout ensuite ?
- Mon bébé restera-t-il toujours avec moi dans ma chambre ?
- Puis-je allonger mon séjour si je ne me sens pas encore prête pour le retour à la maison ?
… Et bien d’autres encore ! Rappelez-vous qu’aucune question n’est inutile !
📌Expliquez à votre bébé ce qu’il va /peut se passer et ce que vous ressentez
📌Lisez des récits de césariennes (programmées ou non) bien vécues : il existe de très belles histoires qui vous donneront confiance
📌Evoquez avec votre partenaire comment il/elle peut prendre sa place et ce que vous aimeriez qu’il/elle fasse
📌 Préparer votre corps : avec de l’homéopathie, des fleurs de Bach, une séance d’ostéopathie ou d’acupuncture
📌 Profitez pleinement de votre dernière soirée ! La veille du jour J : organisez une soirée à votre image (dîner romantique, sortie au cinéma, massage, etc.) pour vous mettre dans les meilleures dispositions possibles !
La préparation pour faciliter et poétiser l’acte médical
📌 Rasez vous-mêmes votre pubis pour éviter les désagréments d’une épilation réalisée en milieu hospitalier : la peau en sera moins irritée et votre intimité sera mieux respectée
📌Préparez une playlist et demandez à la diffuser pour créer une ambiance douce et agréable
📌Demandez à baisser la lumière ou ne pas l’avoir dans les yeux
📌Baissez le champ opératoire pour voir l’arrivée de votre bébé
📌Communiquez avec l’équipe médicale et exprimez vos besoins ! Ils sauront vous écouter et vous rassurer mais ne peuvent pas deviner vos inquiétudes
📌Poussez et réalisez des exercices de visualisation pour aider votre bébé à naître
📌Demandez à faire du peau à peau et/ou la tétée d’accueil
📌Prévoyez des vêtements confortables, non serrés à la taille pour éviter les frottements douloureux sur votre cicatrice
En synthèse : restez actrice de votre accouchement et faites-en un moment unique !
La préparation pour mieux vivre l’après
📌Prévoyez des vêtements confortables, non serrés à la taille pour éviter les frottements douloureux sur votre cicatrice
📌Ecoutez votre corps et vos besoins ! Malheureusement après une césarienne, votre convalescence est perturbée par l’arrivée de votre bébé… Car, même si c’est un immense bonheur, c’est aussi une grande source de fatigue qui trouble le repos dont votre corps a besoin pour récupérer après un tel acte médical. Alors n’essayez pas de vous dépasser ou d’aller au-delà de ce que vous pouvez faire : au contraire ! Prenez soin de vous pour pouvoir prendre soin de votre enfant et demandez toute l’aide dont vous avez besoin ! C’est primordial !
/!\ L’association Césarine (https://www.cesarine.org/) vous propose des contenus et un soutien dans cette expérience.
Adieu les idées reçues sur la césarienne !
Comme pour tout en matière de parentalité, certains mythes autour de la césarienne continuent d’exister et faussent la vision des parents ! Je vous propose donc ici de déconstruire quatre de ces idées reçues :
« Les suites de couches seraient plus faciles après une césarienne »
C’EST FAUX ! Et c’est même souvent le contraire… Les premières 72H post-césarienne sont douloureux et nécessitent très souvent la prise d’antalgiques. Difficultés à bouger, impossibilité de se lever cicatrice très sensible : ces douleurs sont contraignantes et ne permettent pas toujours aux mamans de s’occuper de leur bébé comme elles le souhaiteraient pour ces premiers instants de vie.
« Après un accouchement par césarienne, il ne sera plus possible d’accoucher par voie basse »
C’EST VRAI ET FAUX ! Tout dépend de votre situation, du nombre de césariennes que vous avez déjà eu et de l’aspect de votre utérus. Pour AVAC (Accouchement Vaginal Après Césarienne), c’est votre médecin qui évaluera les risques et vous indiquera s’il est possible ou non de réaliser ce projet.
En règle générale, s’il n’y a pas de contre-indication (grossesse gémellaire, position en siège, poids du bébé trop important…), la tentative d’accouchement par voie basse est possible.
« Je ne pourrais pas allaiter mon bébé après une césarienne »
C’EST ARCHI-FAUX ! L’allaitement est tout à fait possible même s’il nécessite l’aide de l’équipe médicale présente à la maternité pour adapter les positions et minimiser les douleurs lors de la mise au sein (il ne faut pas que bébé appuie sur la cicatrice). Pour favoriser et stimuler la montée de lait, le contact peau à peau est à privilégier immédiatement après la naissance ! Cette croyance
« Au moins avec une césarienne, je n’aurais pas besoin de faire de rééducation du périnée »
C’EST FAUX ! Il est préférable que toutes les jeunes mamans fassent leur rééducation du périnée même s’il n’y a pas eu de « passage » du bébé par voie basse. En effet, le moment de l’accouchement n’est pas le seul moment de la grossesse où les muscles du périnée sont sollicités et peuvent se relâcher. Dans le cas d’une césarienne, la rééducation abdominale est aussi importante !
En conclusion
Lorsque vous préparez votre projet de naissance et votre accouchement, pensez à évoquer le sujet de la césarienne. Plus vous serez préparés, plus vous vous sentirez prêts à affronter les surprises qui peuvent accompagner la naissance de votre enfant ! Qu’importe les conditions, l’enjeu est que vous vous sentiez respectés et écoutés.
Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de donner la vie.
A toutes les mamans césarisées : votre corps a réalisé quelque chose d’extraordinaire ! Soyez-en fières❤️